LE CERCLE (2020-2023)

Maquette en cours de préparation, recherche d’un·e éditeur·ice.
Expositions à la Galerie Le Lac Gelé, Arles.
la Chambre, Strasbourg, ‘Perspective 23’,  (2024).
Tirages à la main réalisés par le tireur-filtreur Diamantino Quintas et par l’artiste.


Initialement pensé comme une étude de territoire, ‘Le Cercle’ est né dans le quartier du Roy d’Espagne, à Marseille, où je me suis installée en 2018 après une succession de déménagements. En faisant reposer ce travail sur la figure universelle du cercle, je déploie un spectre de signifiants auxquels ce motif primitif peut être associé. Du symbole de fertilité à la spirale qui engendre stagnation et enfermement, je cherche à donner un sens à ma présence dans un espace ambivalent, ouvert et replié sur lui-même, une enclave entre la mer, la roche, dans la pinède. À l’image de ce lieu, j’évolue dans un périmètre restreint à l’occasion de déambulations circulaires pendant lesquelles je prends la mesure de mon refus de me conformer aux normes sociétales et aux injonctions qui pèsent particulièrement sur les épaules des femmes. 

Dans ce lieu, mon corps s’ancre en quête de nouvelles modalités d’être-au-monde. Devenu outil langagier indépendant, il véhicule, à travers une série de postures, la construction d’une réalité parallèle, en corrélation avec le sol, les éléments, la terre, le végétal, à la jonction du tangible et de l’imaginaire.  
Réel et fantasmé, que dit ce territoire qui semble construit de toutes pièces par une main invisible de notre capacité à habiter le monde ? Traversant les villes et les années dans des ré-enracinements successifs, j’incarne par ma présence insulaire celles et ceux qui n’ont d’autres choix que de construire leur vie dans l’épaisseur des marges.


Le Cercle ou l’enracinement impossible, vidéomontage, 3 min, 2022.